CHRONIQUES FAMILIALES
Nostalgie maternelle
par Thierno
Nostalgie maternelle,
nostalgie maternelle.
A peine quatorze ans je suis parti
sans ma mère
ignorant le risque qui m’attendait dans un voyage sans retour
la plupart des personnes ont dû partir
parce que leurs vies étaient menacées
le handicap à vie était le sort qui leur était réservé
Oui maman
ton absence me donne l’insomnie
à chaque instant où je pense à toi
je suis moralement bouleversé
surtout quand les mères des mes potes viennent les attendre
à la sortie du lycée.
Le motif de mon départ,
c’est les violences qu’on subissait
les traces resteront à vie sur mon corps.
Je suis parti
ignorant tous les risques
dans un voyage sans retour
comme la plupart des jeunes africains de ma génération.
Un continent où les droits des enfants sont piétinés.
Sur la route j’ai embrassé la peine.
La torture que nos semblables nous faisaient subir était notre quotidien
Il ne faisait pas bon être un homme de couleur
au pays des dattes.
C’est comme un éleveur qui abat un ours face à son troupeau.
J’ai affronté, la faim, le froid, la chaleur
dans la prison et dans le désert.
Avec une entorse,
j’ai traversé la Méditerranée
dans la douleur et la peur.
La mort de mon père a fait basculer ma vie,
m’a forgé mentalement.
Sur la terre de Marianne,
j’ai été mis dans des conteneurs
avant d’être jeté comme une marchandise périmée.
Je reste optimiste pour un lendemain meilleur.
Aujourd’hui, mon rêve c’est de te revoir saine et sauve
et de pouvoir te serrer dans mes bras.
Inch’Allah j’espère ce jour arrivera.
inch’Allah j’espère ce jour arrivera.