© Julien Pitinome – Collectif OEIL
LETTRE OUVERTE DU LABO 148
SUITE A LA CENSURE DE « CAPTURE », oeuvre DE PAOLO CIRIO
En tant que participant.e.s du projet de Paolo Cirio « Capture » sur la reconnaissance faciale présentée dans le cadre de l’exposition « Panorama 22 : Les sentinelles » du Fresnoy à Tourcoing, nous, membres du LABO 148 (projet média porté par la Condition Publique à Roubaix), nous questionnons sur la censure dont cette oeuvre fait l’objet.
Nous avons réalisé une série d’interviews d’experts du numérique, de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale, entre juillet et septembre 2020, afin d’en montrer les effets et les conséquences sur nos libertés individuelles et collectives. Ce travail s’inscrit dans le projet du LABO 148, porté par des jeunes qui s’emparent des sujets de société, médiatiques et/ou artistiques en questionnant la société et celles et ceux qui la composent.
La reconnaissance faciale, associée à l’intelligence artificielle produisent des effets que nous ne pouvons pas ignorer et que nous devons mettre en débat dans l’espace public et médiatique.
A ce titre, nous avons produit 2 vidéos : un format court pour les réseaux sociaux et un format plus long, de 11 min 30 devant composer l’oeuvre de Paolo Cirio.
Nous, membres du LABO 148, nous étonnons qu’une œuvre artistique puisse être censurée sous la pression d’un ministre d’Etat à savoir, Gérald Darmanin, Ministre de l’intérieur et par son intervention directe, sur les réseaux sociaux, pour la suppression de l’oeuvre. Le Fresnoy aurait-il cédé aux pressions politiques en supprimant l’oeuvre de l’artiste et par conséquent le travail que nous avons réalisé ?
Cela nous questionne sur l’impact que produit cette censure, sur la liberté artistique, sur la liberté d’expression et sur la considération portée aux participante.s mais plus largement à la parole des jeunes s’appropriant des sujets qui les touchent. Il nous semble que cette dérive liberticide vise à museler les paroles, les projets et les productions qui alimentent le débat public sur des sujets aussi importants tels que la reconnaissance faciale.
Les membres du LABO 148, participant.e.s
au projet de Paolo Cirio contre la reconnaissance faciale