Traversées poétiques
To riot to fight
par Ehalakasa
Plusieurs membres du collectif ghanéen Ehalakasa, plateforme de spoken-word, ont offert cette création poétique, en réponse notamment aux échos aux mots de l’auteur Nguigi wa thiong’o, “Dawn of Darkness”, à propos de la crise internationale actuelle. Une création de Yibor Kojo Yibor, Erfryah, Barima Yoofi, Atuahene et Natty Ogli.
Texte - english
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Let the wind blow
Let it blow to and flow
Let the wind flow
Let it flow over and hover
Let this wind be known
Let it be known now, then and after
We are the wind, we are the blow, we are the flow and the rest
Britney Tachie (Erfiyah)
A network of networks that connects people across the globe
Yet disconnects people living under the same roof
It’s invisible like the wind
But not so hard to find
It’s crippled and blinded society
We can’t even see that we’re losing our humanity
Let alone cross over the separating line to save ourselves from this calamity
We’ve been separated for decades
So how dare we blame
A foreigner that just came
To unite us all under one roof
The foreigner isn’t the enemy
Nor the line of distancing
Because under the same room
We’re still able to connect with the rest of the world
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
We are the wind, we are the blow, we are the flow and the rest
Barima Yoofi
Nature brought us out
Nature has brought us in
With so much thought on human bonding
The light in the world shut dark at us
To enable us reason back from the beginning
The times may be dark, yet comes a dawn leading to day break
The darkness of nature brings good for our own sake
Bringing humanity to an era of strengthening human relationship and our
fellowship with the Supreme being
Good times are yet to come
This too shall pass
The days may look evil
But this too shall pass
Surely, there is light at the end of the tunnel
Comes a rainbow after the rain
Today may be filled with pain
But let us fight to see the best of tomorrow
Let us take these times to reasons and plan the better days ahead
Let’s keep our senses alert
Nature will bring us out again to explore
Surely, I know yes I know
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
We are the wind, we are the blow, we are the flow and the rest
Theophilus Atuahene Adu (Iyamatuahene)
When to dream becomes a pleasure,
when posing for the camera ceases to be a leisure.
How free then is our freedom when the system determines our posture,
as if to belong in a cage is our nature.
I see an uprising in sight
Who determines what is right
Who chooses the battles we fight
I guess elders are always right
So they put a deaf ear to our plight
Mic check 1,2 1,2
Screaming out loud
With a voice I don’t control, hoping to be in sight
these war cannot be won with warriors might
these words are not to ease your delight
these are bleeding thoughts sponsored with a widows mite.
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
We are the wind, we are the blow, we are the flow and the rest
Natty Ogli
Just as every tunnel is welcomed by light
So is every death succeeded by life
And to the blind, there is a peculiar sight
By this we know the gloomy days shall one day turn Bright
The gods have abandoned us and things are not the same
The children no longer come out to their favorite game
Our elders tremble at the mention of its name
Indeed we have been stung by a demon’s venomous stain
For how long shall the unnatural reign?
When shall we get to hug, shake, hold and kiss again?
How dare me pass you by and still call myself a friend?
But through it all we take solace in time and hope the sun shines after the rain
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
We are the wind, we are the blow, we are the flow and the rest
Yibor Kojo Yibor// Erfryah//Barima Yoofi//Atuahene//Natty Ogli – EHALAKASA
TEXTE - français
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Laisse le vent souffler
Laisse le souffler et circuler
Laisse le circuler
Laisse le circuler et survoler
Laisse le vent se faire connaître
Laisse le se faire connaître, maintenant, avant et après
Nous sommes le vent, nous sommes le souffle, nous sommes le mouvement et le reste
Britney Tachie (Erfiyah)
Un réseau de réseaux qui nous connecte à travers le globe
Pourtant déconnectés sous le même toit
C’est invisible comme le vent
Mais pas si dur à trouver
Paralysés, dans une société aveuglée
On ne peut même pas voir qu’on est en train de perdre notre humanité
Laissés seuls pour franchir la ligne qui nous sauvera de cette calamité
Nous avons été séparés depuis des dizaines d’années
Comment osons-nous blâmer
Un étranger qui vient d’arriver
Pour nous unir tous sous le même toit
L’étranger n’est pas un ennemi
Ni la ligne de distance
Parce que dans la même pièce
On peut encore se connecter avec le reste du monde
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Nous sommes le vent, nous sommes le souffle, nous sommes le mouvement et le reste
Barima Yoofi
La nature nous a réveillés
La nature nous a révélés
Avec tant de réflexions sur les liens entre les hommes
La lumière du monde nous a plongé dans les ténèbres
Pour que l’on puisse reprendre à zéro
Les temps sont peut-être sombres, mais vient l’aurore qui conduit au lever du jour
Les ténèbres de la nature sont pour notre bien
En amenant l’humanité à une nouvelle ère où les relations humaines et avec l’Etre Suprême seront améliorées.
Des temps bons sont à venir
Cela aussi passera
Les jours peuvent paraître sombres
Cela aussi passera
C’est sûr, il y a une lumière au bout du tunnel
Un arc-en-ciel après la pluie
Aujourd’hui est peut être rempli de douleur
Mais battons nous pour des lendemains meilleurs
Prenons ce temps pour concevoir des jours meilleurs
Gardons nos sens en alerte
La nature nous réveillera encore pour explorer
J’en suis sûre, oui, j’en suis sûre.
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Nous sommes le vent, nous sommes le souffle, nous sommes le mouvement et le reste
Theophilus Atuahene Adu (Iyamatuahene)
Quand rêver devient un plaisir,
lorsque poser pour l’appareil photo cesse d’être un loisir.
Quelle est donc notre liberté lorsque le système détermine notre posture,
comme si notre nature était d’être en cage.
Je vois un soulèvement en vue
Qui détermine ce qui est juste
Qui choisit les batailles que nous menons
Je suppose que les anciens ont toujours raison
Ils font donc la sourde oreille à notre situation
Crier à haute voix
Avec une voix que je ne contrôle pas, en espérant être visible (qu’elle s’entende?)
ces guerres ne peuvent pas être gagnées avec la puissance des guerriers
ces mots ne sont pas pour vous réjouir
ce sont des pensées saignantes versées par l’obole de la veuve
ce sont des pensées saignantes parrainées par un acarien de la veuve.
these are bleeding thoughts sponsored with a widows mite.
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Nous sommes le vent, nous sommes le souffle, nous sommes le mouvement et le reste
Natty Ogli
Comme au bout de chaque tunnel surgit la lumière
toute mort est suivie d’une vie
Comme les aveugles savent regarder avec une vue singulière
Comme le bout de chaque tunnel est accueilli par la lumière
Comme chaque mort est suivie d’une vie
Et pour les aveugles, il y a une vue singulière
Dès lors, nous savons que les jours sombres se transformeront un jour en Lumière
Les dieux nous ont abandonnés et les choses ne sont plus les mêmes
Les enfants ne sortent plus pour jouer
Nos aînés tremblent à l’évocation de son nom
En effet, nous avons été piqués par la marque venimeuse d’un démon
Pour combien de temps le règne contre nature va-t-il durer ?
Quand pourrons-nous à nouveau nous étreindre, nous secouer, nous tenir et nous embrasser ?
Comment oserais-je passer ainsi devant toi et me dire encore que je suis un ami ?
Mais malgré tout, nous nous consolons et espérons que le soleil brille après la pluie
Yibor Kojo Yibor (Sir Black)
Nous sommes le vent, nous sommes le souffle, nous sommes le mouvement et le reste